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Depuis quelques temps, Dure Vie semble traverser les frontières. Après notre virée en famille à Berlin en octobre, les fondateurs Duke et Gonzo ont pensé que la Dure Vie n’était pas qu’une une spécialité française et que peut-être nos voisins doutre-Manche avaient besoin d’édulcorer leur quotidien maussade. Pour le lancement de Hard Life (Dure Vie à Londres), nous avons fait appel à des artistes françaises très prometteuses qui incarnent bien limpulsion que connait la scène parisienne.

Ethel et Melody ont su séduire leur audience par le syncrétisme de leurs sets, mêlant une techno enchanteresse aux beats dune deep house satinée. Après deux années à tourner à Paris en soirée ou en festivals (Badaboum, Die Nacht, Peacock Society), nos sorcières bien-aimées viennent de faire leur premiers pas dans les booths berlinois. Dure Vie les a rencontré à l’occasion de leur venue au Panic Room ce jeudi 14 janvier 2016. Elles ont accepté de se prêter au jeu des questions-réponses avec nous.

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Dure Vie • Vous êtes toutes les deux toulousaines, mais le destin a voulu que vous vous rencontriez à Ibiza, vous pouvez nous en dire un peu plus ?

Ethel & Melody • On se connaissait de vue mais on n’était pas vraiment copines, on trainait dans les mêmes endroits. On écoutait pas mal de rock à l’époque, on se croisait dans des concerts ou dans des bars mais on ne s’était jamais vraiment parler en fait. La rencontre s’est faite devant Ricardo Villalobos sur le dancefloor de l’Amnesia. On était toutes les deux avec des groupes d’amis et on se connaissait tous, du coup on a été présentées et là, coup de foudre amical, on a passé toute la soirée ensemble. Ensuite Ethel est partie un an à Montréal, Melody à Paris, on s’écrivait tout le temps. Quand Ethel a fini son année à Montréal, elle est venue à Paris, à partir de là on ne s’est plus lâchée.

 

DV • Et vous mixiez un petit peu avant de vous rencontrer ?

Ethel & Melody • Pas du tout ! On écoutait, on sortait beaucoup, on suivait toutes les actus et on faisait beaucoup de festivals mais on n’avait jamais mixé.

 

DV • Si vous deviez décrire les qualités lune de lautre derrière les platines ?

Ethel & Melody • C’est dur à dire, en réalité on est très complémentaires. On se fait confiance et on ne se fait pas forcément écouter les tracks à l’avance. Chacune a son style, mais on arrive bien à se réguler, ce n’est pas dans notre habitude de faire des sets linéaires, s’il y en a une qui part un peu trop, l’autre arrive à calmer le jeu.

 

DV • Pensez-vous que vous auriez eu le même succès en solo ?

Ethel & Melody • On ne peut pas savoir mais c’est vrai que le fait d’être deux c’est une force. À la base, on s’est lancées toutes les deux, puis on a fait un peu nos trucs en solo, chacune de notre côté. Finalement on s’est dit qu’à deux, c’était bien. Surtout qu’il n’y a pas beaucoup de duo de filles à Paris, c’est clairement un atout.

 

DV • Vous pouvez nous en dire un peu plus sur les Witching Hours ?

Ethel & Melody • Ça a commencé ici, au Panic Room ! On nous a proposé une résidence mensuelle pour inviter un artiste. On en a fait 3 ici : on avait invité Jamale, Nicolas Lutz et Gaffy. On a gardé le nom et on en a fait d’autres. C’est parti d’un délire avec des potes parce qu’on n’arrêtait pas de rigoler, ils disaient “Regarde les deux sorcières” et c’est resté. Au final, ça tombe bien, on voulait une soirée à notre image et on aime bien ce côté un peu mystique. Donc dès qu’on fait une soirée quelque part on garde le même nom. On en a fait une Faust dernièrement avec les filles de RA+RE Records et une au Badaboum aussi avec Martyné (TRAFFIC), ça a super bien marché.

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DV • Et au niveau de la production, ça doit commencer à vous démanger, non ?

Ethel & Melody • Et bien on vient de commencer ! En mars, on a commencé par faire une formation Ableton, et là on est en pleine préparation. On espère faire quelque chose dans l’année à venir, on en est qu’au tout début mais c’est notre nouvel objectif. Ça fait un moment qu’on avait envie mais ça demande du temps, une chose à la fois.

 

DV • Vous avez eu la chance de jouer au Club Der Visonaere pour le showcase de RA+RE, vous nous racontez ?

Ethel & Melody • Déjà, Berlin quoi ! On a rencontré les filles de RA+RE il y a 4-5 mois, ça a aussitôt été le coup de foudre ! On s’est tout de suite très bien entendues et on a pas mal de projets ensemble. Elles nous ont proposés de jouer avec elles au CDV et c’est vrai que pour nous, ça a été un aboutissement en quelque sorte. On ne pensait pas directement passer là-bas, normalement tu joues d’abord dans des endroits un peu plus gros à Paris ou des petits clubs à Berlin avant de faire le Der Visionaere : c’est un peu le club où tout le monde rêve de jouer. En plus ça s’est super bien passé, il y avait beaucoup de monde, la soirée a commencé à 15h jusqu’à 8h du mat’, et tout au long de la soirée il y a eu une super ambiance.

C’est un label français qui certes commence à se faire un nom mais pas vraiment connu non plus à Berlin. On a été hyper étonnées de voir le monde qu’il y avait ! Surtout qu’on y avait été le dimanche, c’était sortie d’after, sortie du Pano, il y avait Dyed Soundorom et DeWalta et c’était rempli mais là pour un mardi, c’était encore plus blindé, on ne s’attendait pas à voir autant de monde ! Au-delà de nos espérances, vraiment. Il y avait pas mal de DJ’s et producteurs berlinois qui devaient juste passer et qui, au final, sont restés toute la soirée.

 

DV • Votre premier vinyle acheté ?

Ethel Energy 52 – Cafe Del Mar (Ricardo Villalobos Remix)

Melody Chez Damier & Stacey Pullen – Forever Monna

 

DV • Le track qui vous met de bonne humeur ?

Ethel & Melody • Move D – Eastman

 

DV • Celui qui vous rend nostalgique ?

Ethel & Melody • Otaku – Emilia’s First Tooth

 

DV • Votre bible?

Ethel & Melody • Len Lewis – Edge Of Life

 

DV • Des adresses pour une virée à la Toulousaine ?

Ethel & Melody • Ça fait sept ans qu’on est à Paris et quand je vais à Toulouse, je ne bouge pas de chez mes parents, je mange du foie gras et je ne sors pas de chez moi ! On n’est plus trop au courant de ce qui se passe là-bas. Un bon endroit, c’est le Bikini, une salle de concert avec un sound system incroyable. Pas mal de collectifs de Toulouse commencent à organiser des soirées là-bas.

 

Interview réalisée et retranscrite par Noémie

Pour ceux qui voudraient groover sur leurs beats envoûtants, vous pourrez patienter jusqu’à jeudi en écoutant le petit podcast qu’elles nous ont concocté.

Facebook / Soundcloud

Rendez-vous avec l’équipe du label Ra+Re Records Ethel & Melody, Rohmi et Abi le jeudi 14 janvier 2016 au Panic Room pour une fête organisée entre copines, l’entrée est gratuite de 18h30 à 2h. Plus d’infos ici.

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