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Lecomte de Brégeot, comme son nom l’indique, c’est pas un pérave ! Trempé dès son plus jeune âge dans la culture électronique, il développe très vite un goût prononcé pour le mélange des styles. De la new wave, à la techno contemporaine en passant par la house, Lecomte a le secret d’une composition raffinée et léchée. Bienvenue dans le conte de Brégeot.

 

« There was a day » est le titre de l’EP éponyme de Lecomte de Brégeot (puisqu’on vous dit que c’est français !). Il est toujours encourageant de découvrir ce type d’EP. En effet, sans même écouter les différentes productions, il est de notoriété qu’un morceau qui invite un remix est souvent un très bon morceau. Alors quand on sait que la release est composée non pas de un mais trois remix, ça nous met tout de suite l’eau à la bouche et ça attire notre attention.

 

 

Ce qui nous marque à la première écoute c’est une fine pluie. Une pluie annonciatrice de la vague rafraîchissante de sonorités que nous a préparé Lecomte de Brégeot dans cette belle sortie de 5 tracks.

 

Dans la grande logique du monde, après la pluie vient le beau temps. Yannick a bien compris ça et lâche les chiens (et les basses) dès les premières mesures ! Tout est bien équilibré. On peut facilement fermer les yeux et imaginer dans quel voyage Lecomte de Brégeot nous invite. Un voyage de douceur, de volupté, à l’image du clip et de la légèreté de la voix de Mademoiselle B. Un voyage où la mélodie est maitre et où le seul mot d’ordre est la glisse. Cette douceur on la retrouve dans la justesse des synthétiseurs. Lecomte de Brégeot a une histoire à nous raconter, une histoire sans fin tellement laisser la chanson en repeat est facile. Certains retrouveront la vibe d’un « If I ever feel better » de Phoenix, d’autres y verront le tube qui accompagnera leurs longues sorties à la plage et au soleil. Tout le monde y trouve son compte.

 

Mais peu importe la singularité de chacun, « There was a day » possède cet air entêtant que l’on se surprend à chantonner. Lecomte de Brégeot nous trempe la tête dans une track qui révèle un univers complet et maitrisé. Comme un courant d’air d’été en avance.

 

© F.db Photographie

 

La réussite de cette release tient autant de l’efficacité du morceau éponyme de l’album que de la variété de lecture qui en a été faite par les autres producteurs.

 

 

Sovnger nous propose un remix aux airs de Gravity’s Rainbow des Klaxons par Soulwax. La recette est maitrisée : une belle basse rebondissante, des breaks pleins de fraicheur et des samples mystérieux, parfois sombres. On est tout de suite dans le bain.

 

Il s’agit bien là d’un remix réussi dans le sens où il casse complètement la dynamique du morceau original et la transcende en lui apportant une nouvelle facette complètement dance. Un hymne qui ralliera tous les guerriers du dancefloor !

 

 

Le deuxième remix, proposé par Attari prend une autre voie. Le producteur a décidé de rejoindre le conte et de prolonger le rêve en ajoutant de la poussière d’étoile si propre à la release originale. On peut facilement s’imaginer se mouvoir au ralenti, les genoux pliés, soumis à la lourdeur de la basse et à l’implacabilité du beat.

 

 

Mais l’apogée de l’EP se retrouve dans la proposition faite par Korgbrain. Ici, il devient impossible de tromper. Le sujet est parfaitement maitrisé et la seule critique que l’on puisse lui apposer est la dimension en elle même du morceau : seulement quatre minutes. Mais attention à ces minutes ! Il faut bien s’accrocher à sa chaise (ou canapé/lit/siège de voiture/poussette pourquoi pas) pour ne pas se lancer en avant lors du break…et de son explosion. Du grand art. Le charleston nous accroche et nous oblige à nous mouvoir telle une machine, là où le synthé accroche notre lèvre inférieure à nos dents supérieures. On est à la limite du cours d’éveil de l’anatomie. C’est très deep tout ça. Et quand on dit « deep » on parle autant de profondeur à proprement parlé que du courant musical.

 

On gardera un voile de mystère sur Boxon Twist, le morceau de clôture de cet EP bien réussi. Un peu de découverte ne fait pas de mal ! Ce que l’on peut vous dire sans tout révéler, c’est que ce Twist moderne clôture à la perfection et en toute homogénéité la promesse et le voyage entamés par « There was a day ». Les mouvements de bassins en plus.

 

Haaan que conclure que conclure ?

 

Commençons par rappeler que Lecomte de Brégeot tient la promesse faite aux premières mesures de l’EP. Il s’agit bien là d’une histoire interactive dont vous êtes le héros.

De plus, que l’on soit sensible ou pas à ce type de production, on ne peut pas échapper à la finesse de cette sortie à contre courant du mouvement contemporain. Retour en arrière pour certains, fraîcheur nouvelle pour d’autres, une seule chose est sure : impossible de rester de marbre.

 

Article rédigé par TLF