PIT SPECTOR INTERVIEW Dure Vie

À trente ans, Pit Spector est un activiste de la scène minimale parisienne et un artiste de l’extrême. Ses constructions electronicas nous embarquent dans une atmosphère minimaliste aux couloirs de voix.

Son style musical est proche de la micro house, une sorte de minimale mélangeant beatmaking et samples, machines et instruments. La puissance évocatrice de ses sons ondule en une micro house teintée de samples instrumentaux qui célèbrent la musique de la vie. Ses mixs hypnotiques doux, délicats, chaleureux et la puissance du son du personnage nous amènent sur la lune, lieu de toutes les poésies et mélancolies.

Il est membre d’Antislash, groupe créé avec Baptiste Veilhan et Raphaël Amiard il y a presque 10 ans, et qui produit une house pointue et dancefloor. Le groupe participe notamment à la programmation musicale du Zéro Zéro, notre berceau.

Au delà des macis sur Circus Company et Salon Records, c’est une histoire d’amitié et de passions communes pour les musiques electro et la fête qui les a réunis.

Ils partagent toujours depuis 2010 le Studio 52, où ils préparent actuellement un maxi sur le label Tablon Records.

Il a collaboré avec Ark, San Proper, Cellule Eat, Ava’s Verden, Voiski… Et a produit des remixs pour Telepopmusik.

Petite interview en prime entre Lola Lembrez (Dure Vie) et Pit Spector !

 

Pourquoi PIT SPECTOR ?

C’est un nom que j’ai choisi à la formation d’Antislash et qui m’est resté, ce nom vient d’un goût prononcé pour les jeux de mots et c’est un hommage évident à Phil « Wall of Sound » Spector.

J’espère pas finir comme lui…

 

Quelles sont tes inspirations ? 

J’ai baigné dans une culture rock et blues depuis tout petit, mais j’ai vite été happé par l’electro lorsque mon frère (Ark) a commencé à sortir ses productions avec Trankilou en 1996.

J’aime toutes sortes de styles musicaux mais c’est surtout la manière de composer qui m’a attiré et l’esprit de communion qui se dégage des fêtes électro.

J’ai trouvé dans cette musique une liberté d’expression et de composition qui me permet de jeter des ponts entre les styles.

 

– À quel âge as-tu découvert la musique ? Et grâce à quels biais ?

J’ai commencé le piano à six ans et je ne me suis jamais arrêté depuis. Mes parents ont toujours écouté et célébré la vie en musique et je leur dois beaucoup dans le soutien sans faille qu’ils nous ont donné à mon frère et à moi.

 

– Où as-tu appris les techniques du son ?

Avec Antislash, on a toujours été proche de l’esthétique « Do it yourself » que confère la M.A.O. Je n’ai pas fait de formation son mais je peux dire que j’ai été à la bonne école.

Vers quinze ans mon frère m’a laissé « jouer » avec son sampler et son atari, de là j’ai commencé à bidouiller des compos sur 4 pistes puis sur mon premier ordi.

En rencontrant mes acolytes dAntislash on s’est ensuite formé ensemble en partageant nos techniques et savoirs-faire.

J’apprends encore tous les jours au contact d’autres musiciens et cela nourri ma créativité, c’est un processus de recherche qui me paraît inépuisable.

 

  Quelles sont tes influences musicales ? 

J’ai été marqué par des lives d’artistes comme Akufen, Deadbeat, Thomas Brinkmann, mais aussi plus récemment par un live d’Odd Future qui m’ont apporté une énergie que je croyais dissoute.

En terme de fête, j’ai évidemment été marqué par ma première date à Berlin au Club Der Visionaere en 2006, qui a été comme une révélation.

Au retour on voulait inconsciemment créer un endroit semblable à Paris et j’ai le sentiment qu’on y est arrivé avec le Zéro Zéro ces dernières années. Une sorte d’annexe du Bar 25 dans 25m².

 

En quelle année as-tu commencé à mixer ?

J’ai commencé par la production musicale sur ordi et instruments vers 2003, c’est plus tard avec le début des résidences au Zéro Zéro que je me suis attelé aux platines.

On habitait dans une colloc’ à Montreuil avec le studio Antislash au premier et les platines au rez de chaussée. Avec l’équipe du Zéro Zéro on partait pour des back2back sans fin ni loi.

 

Dans quels clubs as-tu mixé à l’étranger ?

Je vais à Berlin chaque année depuis 2006 ou je me suis produit dans plusieurs clubs de la ville (Katerholzig, Bar 25, Chalet, Morlox, Club der Visionare,…)

J’aime beaucoup jouer en Allemagne où il y a une vraie culture du clubbing et des lieux adaptés, j’ai pu joué à Jena, Liepzig, Frankfort, Mainz et plus récemment à Salzbourg. J’ai aussi joué en Hollande, en Suisse, en Angleterre et récemment en Grèce.

 

Dans quel(s) club(s) aimerais-tu mixer aujourd’hui ?

J’ai déjà pas mal tourné en France et en Europe mais j’ai quelques endroits qui me font toujours rêver, le Panorama Bar évidemment mais aussi le Rachdingue à la frontière espagnole, des lieux comme le Kater Holzig à Berlin et la Ruche à Lausanne qui sont des clubs qui m’ont beaucoup plu.

J’ai aussi passé de bons moments sur Paris à la Ferme du bonheur et au 6B et j’aimerais retourner à Bucarest où j’ai été « en touriste » l’année dernière.

Une petite pensée pour l’équipe de l’Elvis Bar de Thessalonique qui m’ont accueilli en mars dernier et qui ont une énergie très positive malgré la crise qui détruit le pays à petit feu.

NB :  Il s’est produit dans des clubs mythiques tels que le Rex, la Machinele Luxo, le Batofar, le Nouveau Casino, le Pigallion… Il a aussi pas mal joué avec Ava’s Verden, un projet plus théâtral avec la chanteuse Ava Hervier qui les a amenés dans des endroits plus insolites (Divan du Monde, Dame de Canton, Mont C, 6B, …)

 

– Les titres des tracks qui marchent le mieux en ce moment / Les plus paylistés.

Mon remix de Emba Anthem pour Ark sur Versatile. Mon dernier maxi sur Minibar pour lequel j’ai eu de très bons feedback. Je suis par ailleurs très heureux de ma collaboration avec Ark qui a donné lieu à des maxis sur Thema, Hold youth, Karat Records et Circus Company.

 

–  Des projets pour la rentrée ?

J’ai quelques dates sur Paris qui arrivent. J’ai ma résidence Prospector qui s’est profilé courant décembre à la Machine du Moulin Rouge : une belle réussite qui risque de ne pas s’arrêter !

Enfin, je travaille avec l’équipe Zéro Zéro / Club Maté / Antislash sur de nouveaux projets afin de donner suite à Radiozerozero qui a fait son temps.

 

– Te déconnectes-tu dans l’année ?

Je profite quand c’est possible des dates pour rester quelques jours dans les villes où je me produits pour faire des rencontres et m’imprégner de l’énergie de ces endroits.

Je me suis aussi beaucoup investi dans des projets annexes comme le théâtre, l’animation, les web radios, les jams qui sont pour moi une soupape, une source d’inspiration et un moyen de ne pas tomber dans un rythme studio / party / dodo, qui nécessite beaucoup d’énergie.

Dure Vie invite ArkPit Spector et Serraw pour une nuit familiale au Malibv le vendredi 3 Janvier 2014 !

Banniere Dure Vie • Acte I La Famille • Ark, Pit Spector, Serraw • Le Malibv • Vendredi 3 Janvier 2014

Lola Lembrez

www.pitspector.com