Dure VIe Interview ABBY SYNA • Les premières et dernières fois Noémie Barbier

Chez Dure Vie, on est partisans du Made In France et amateurs de nouveaux talents. Aujourd’hui, focus sur Abby Syna. A seulement 19 ans, ce parisien est l’un des artistes les plus prometteurs de sa génération. La singularité de son univers, son savoir-faire et le soutien inconditionnel de ses aînés lui ont valu d’être invité à jouer à la Concrète en Septembre dernier.

Nous l’avons rencontré pour en savoir un peu plus sur ses premières et dernières fois.

 

Dure Vie Première claque musicale ?

Abby Syna C’était en 2009, une de mes premières sorties en festival. J’ai découvert Sven Väth qui m’a vraiment bluffé de par sa technique et sa sélection qui pour moi était complètement inconnue à cette époque ! J’écoutais déjà pas mal de musique électronique mais beaucoup moins pointue que ce que j’ai pu entendre pendant son set. J’ai vraiment pris une claque et par la suite cela m’a donné envie de mixer, de m’intéresser au son et finalement de rentrer dans ce milieu, qui m’était assez étranger au départ mais que j’avais envie de connaître.

 

D V Première découverte Techno ?

Abby Le Duo Sandwell District, formé par Regis et Function. C’est un peu ce label qui m’a envoyé vers d’autres horizons encore plus underground et vraiment Techno à proprement parler ! Plein d’autres découvertes sont venues s’y ajouter par la suite …

 

D V Première et dernière plaques achetées ?

Abby Ma première galette était un Anton Pieete sur Intacto, une track écoutée en soirée que j’ai ensuite trouvé chez un disquaire. Mes premiers disques dates de mes 15 ans, j’ai commencé à en acheter pas mal de temps avant d’avoir les platines ! Je ne joue plus ce disque depuis longtemps mais c’est un souvenir, il reste dans la collection. Pour le dernier disque acheté, je crois que c’est le Children of Tomorrow 012 (Mental Resonance / Coldgeist) un bon EP Techno !

 

D V On te voit tout le temps sur vinyle, jamais sur d’autres supports. Pourquoi vinyl only?

Abby J’ai commencé à mixer directement sur vinyle, c’est un format que j’admire et qui m’as toujours fasciné ! La passion du disque est vraiment un état d’esprit. Il faut prendre soin de ses galettes, les nettoyer, prendre son bag de 15 ou 30 kg pour chacune de ses dates ! J’aime beaucoup ça même si pour certains ce sont des « inconvénients », ce que je comprends aussi, c’est un choix ! Et puis le ressenti aux platines, le toucher, la sonorité … Travailler à l’oreille comme seul repère est plus naturel, c’est une vraie relation entre soi-même et le son.

 

D V Première sortie en club ?

Abby Au tout début je sortais en festival (plus laxiste sur la limite légale d’âge) à défaut de pouvoir rentrer en club étant trop jeune. A partir de 17 ans j’ai commencé à sortir en club et à découvrir de superbes endroits où faire la fête ! Mais bizarrement j’ai commencé à jouer en soirée avant de sortir en tant que clubber, ce qui est assez contradictoire.

 

D V Première date derrière les platines ?

Abby Ma première date était fin 2012 pour la Techno-Import Party I à la Villette Enchantée, aux côtés de Bezhad & Amarou, Antigone, Mazen et Percyl. Je passais de 2h à 3h, la salle était pleine ! Enorme pression … Finalement tout s’est bien passé et j’ai passé un super moment, ça reste un très bon souvenir.

 

D V On sait que tu as une relation assez privilégiée avec Techno-Import. La première fois que tu y es allé ?

Abby Un ami m’avait parlé du shop plusieurs fois, je m’y suis donc rendu par curiosité et j’en suis ressorti avec un bon sac de disques ! J’y ai rencontré Mazen qui est devenu un très bon ami au fil du temps. Techno Import est vraiment un lieu où l’on se retrouve entre artistes et passionnés et où nous partageons nos découvertes et notre passion pour la musique et le vinyle. J’y ai rencontré beaucoup d’amis, on se retrouve donc assez souvent là-bas avec les habitués comme avec les nouveaux clients !

 

D V Première date à l’étranger ?

Abby C’était à Berlin en février dernier, très excité d’aller jouer là-bas pour une première à l’étranger. Je passais au M.I.K.Z Club, un gros club avec un énorme soundsystem par rapport à ce que je connaissais. Je mixais en closing de 6h à 8h après une nuit très techno ! Des amis avaient fait le déplacement, c’était une soirée assez folle !

 

D V Dernière fois qu’un artiste t’as bluffé ?

Abby A la soirée TOWO l’an dernier. Il y avait O/V/R (Regis & James Ruskin) qui ont fait un excellent live de deux heures. D’autres artistes m’ont impressionné par la suite mais c’est vraiment ce live qui me vient en premier !

D V Qu’est-ce qu’on peut attendre de toi à l’avenir ?

Abby Ca fait maintenant trois ans que je mixe, je m’intéresse de plus en plus à la production même si je n’y connais pas grand-chose. Pas mal d’amis produisent déjà, forcément je suis tenté. Le Hardware m’attire beaucoup car j’ai du mal à concevoir la production musicale avec un écran et une souris … Maintenant il va falloir investir dans les machines et travailler avant de pouvoir donner une sonorité à mes idées !

 

D V Merci Abby !

Pour ceux qui voudraient galoper aux rythmes de sa techno abyssale, il prendra les manettes de l’Opium à Nantes samedi matin à l’after Get Horses aux côtés de Juub et de Combe.

By NOÉMIE BARBIER

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