phuture

Tout commença avec une petite boite argentée : la mythique TB-303  qui engendra l’inégalable « Acid Tracks » en 1987. Originellement conçue pour servir de basse d’accompagnement aux guitaristes, la 303 ne rencontrera pas le succès escompté et la production sera abandonnée après 20 000 unités.

Dans leur petit studio de Chicago, DJ Pierre et DJ Spank Spank parviennent à maitriser la machine infernale, distordant les lignes de basses et créant ainsi une toute nouvelle résonance. Diffusée pour la première fois au Music Box par Ron Hardy, l’un des pères fondateurs de la House, « Acid Tracks » révolutionna la musique électronique à travers le monde. Il n’aura pas fallu longtemps pour convaincre Marshall Jefferson d’en faire une galette.

Après un break de 23 ans, DJ Pierre et Spank Spank reforment Phuture, avec toutefois une nouvelle recrue, Lothario Lee. Ceux présents lors de leur épique démonstration au Weather Festival Summer peuvent en attester : Phuture n’a rien perdu de sa superbe. Profitant de leur venue, Dure Vie a soulevé quelques mystères avec le parrain de l’Acid.

Dure Vie • Revenons un peu avant que vous révolutionniez la musique électronique. Comment vous êtes vous rencontrés ?

DJ Pierre Nous allions tous les deux au lycée de Crete Monee, dans la banlieue de Chicago. Spank savait que j’étais DJ, on se croisait dans les couloirs. Un jour il m’a dit qu’il voulait faire du son et qu’il aimerait que je les joue dans mes sets. Je lui ai dit « Ok, quand tu veux. ». Il l’a fait et j’ai joué ses sons. Par la suite, il a suggéré que nous produisions nos propres tracks. A ce moment là, je ne faisais que du djing, mais j’ai toujours eu l’esprit musical, donc la production n’était pas trop difficile. Avec l’insistance de Spank, je suis passé de simple dj à producteur. Notre rencontre fut très importante et divine en quelque sorte.

DV • Je pense que le nom Phuture parle de lui-même, les sonorités acides était plutôt futuriste pour l’époque, mais pourquoi cette orthographe avec le « Ph » ?

DJ Pierre Un de nos amis, Chauncy, nous a conseillé de l’orthographier différemment. Il a voulu être notre manager dès qu’il a vu notre potentiel.

DV • Il y a plusieurs histoires sur la façon dont l’acid a trouvé son nom, certains disent que c’est à cause des drogues qui circulaient, d’autres que c’est grâce à votre « Acid Tracks ». Comment avez-vous trouvez un titre si précis qu’il a donné son nom à cette révolution musicale ?

DJ Pierre En réalité, ce sont les gens qui ont nommé le track. Le mouvement acid house est organique depuis le début, nous étions seulement des catalyseurs, les gens l’ont pris et en ont fait une révolution. Ron Hardy y est pour beaucoup dans le succès de ce track ; il l’a joué 4 fois en une soirée jusqu’à ce que la foule digère ce qu’ils venait d’entendre et devienne dingue. Les gens dansaient, sautaient au plafond, et c’est vrai qu’on aurait pu croire qu’ils étaient drogués. Je pense que c’est la première réaction par rapport au track qui a donné ce nom. Les gens l’appelaient « l’Acid Track de Ron Hardy », on a juste enlevé Ron Hardy et on a gardé “Acid Tracks”. On a découvert plus tard le lien avec la drogue, j’ai donc écrit “Your Only Friend” sur la face B pour contrer ça, affirmant que nous étions anti-drogue et que ça finirait par être ton seul ami.

DV • Quand avez-vous réellement réalisé que vous aviez créé un des courants musicaux les plus influents ?

DJ Pierre Quand nous avons vu l’impact mondial. Ca n’a pas explosé à Chicago, ça a influencé un paquet de classiques acid d’Armando, Tyree, Adonis…

On a seulement compris la portée de cette révolution lorsqu’un journaliste britannique m’a localisé à Chicago et m’a dit « Mec, c’est complètement dingue au Royaume-Uni. La reine a carrément banni l’acid là-bas. ». À cette époque, nous n’avions pas Internet, c’était donc difficile de savoir que Trax Records traversait illégalement les frontières. On nous avait dit que c’était uniquement pour des ventes locales. Au final, ça a marché pour nous, pour la musique et pour tous les fans d’acid house.

DV • Que penses-tu de l’évolution de la musique électronique, des débuts à Chicago à la vague EDM ?

DJ Pierre Je pense que tout a un commencement. Une fois qu’on met ça de côté, on risque de se retrouver avec une version édulcorée de quelque chose qui, à l’origine, était génial. L’évolution est essentielle et c’est naturel. Nous avons été créés pour CREER. C’est donc normal pour nous de prendre ce qu’on nous a donné et de l’améliorer. L’EDM n’est qu’une conséquence de la house. Aux débuts de la scène EDM, c’était intéressant de voir les additions et expérimentations de chacun. J’aime me surpasser en faisant des choses différentes, donc je n’ai rien vu de mal à ça. Mais avec le temps, ce fût une grosse déception; non seulement tout le monde est DJ à l’heure actuelle, mais l’objectif est devenu de faire exactement le même track qui sera classée n°1 et fera du DJ une superstar. En définitif, le rôle de la musique a changé, il est d’avantage question de célébrité que de musique. La musique et la créativité ont été relayées au second plan. Encore une fois, ça ne me dérange pas que ce soit différent, mais soyez originaux, soyez créatifs, revenez aux basiques… La house aura toujours une place dans tout ce que je fais… même si c’est quelque chose de “différent” de ce qu’on fait.

DV • Et à propos de l’évolution de votre musique ? Y a-t-il quelque chose en particulier qui a changé votre façon de produire ?

DJ Pierre L’évolution de ma musique n’a rien à voir avec le temps mais avec l’endroit où je me trouve musicalement. Quand j’ai créé le Wild Pitch style, tout le monde était à fond dans le UK garage. Ca allait à l’encontre de tout. Il n’y avait rien qui ressemblait de l’acid house avant Phuture. Le but c’est de toujours sortir des sentiers battus et de faire des choses différentes. L’acid house a toujours été sale, brute, la formule des débuts est toujours la même aujourd’hui. Les gens redécouvrent l’Acid et Phuture. C’est pour ça qu’on a la possibilité de faire une tournée sans sortir d’EP. Les jeunes d’une vingtaine d’années s’intéressent aux débuts de la musique électronique, ils tombent sur l’acid house, et la révolution recommence. On continuera dans ce style. Nos outils ont évolués aussi donc on a plus de flexibilité par rapport à ce qu’on faisait il y a 25 ans.

DV • Quelle serait le meilleur track d’acid selon toi, à l’exception des vôtres évidemment ?

DJ Pierre Difficile à dire, tellement de bonnes choses qui sont sorties après “Acid Tracks”. J’ai un faible pour “Acid Over” de Tyree Cooper. Il a ajouté un élément qu’aucun track d’acid n’avait, un piano, et j’ai trouvé ça créatif car ça adoucit la musique.

DV • Quelle ville ou pays est le plus réceptif à l’acid ?

DJ Pierre Le Royaume-Uni a été le berceau de la révolution acid. Londres, en particulier, a joué un rôle majeur dans son développement. Je dis souvent aux gens que l’acid est née à Chicago mais a grandi au Royaume-Uni. C’est là-bas que nos sets sont les plus violents. Ils sont connectés à l’acid autant que nous. L’Europe en général reçoit très bien ce qu’on fait.

DV • Penses-tu que l’acid a beaucoup changé ? L’état d’esprit a su rester le même ?

DJ Pierre J’écoute les nouveautés acid et il semblerait que les gens aient oublié ce qui faisait la différence entre l’acid house et n’importe quel autre track qui avait une bassline joué par une 303. Pour vraiment faire de l’acid, il faut manipuler la TB-303, il faut tourner les boutons. J’entends des tracks aujourd’hui avec juste la 303 qui tourne et c’est catalogué comme de l’acid house. C’est un peu démoralisant parce que ce n’est pas tout à fait vrai. Je veux que les gens se salissent les mains, qu’ils touchent à tout et qu’ils voient où ça les mène. Le TB 3 lancé par Roland il y a quelques temps a un écran tactile, c’est un peu plus facile à manipuler. Donc oui, l’état d’esprit est quelque peu différent du fait qu’on s’est éloigné de la définition exacte de ce qui fait l’acid. Le “Slow Acid” de Calvin Harris va à l’encontre de ce que l’acid house veut provoquer. Elle veut vous réveiller, elle veut vous mettre au défi, elle veut vous choquer. Je ne suis pas un fan de Metal mais ce serait comme appeler le heavy metal du « light metal » ou « easy metal ». C’est pour ça qu’on se fie à notre formule. L’acid house c’est un signal d’alarme. C’est pour ça que les jeunes étaient attirés par l’acid, parce que c’était anti-mainstream, ça les motivait à être différent et à défier le système. “Rise From Your Grave” est un track très populaire qu’on joue durant nos lives. Ca parle d’ouvrir les yeux sur les maux de la société, non seulement la musique est crue et puissante, mais elle a également une conscience sociale, un peu comme aux débuts du rap.

DV • Digger doit être une seconde nature pour toi, quels sont les derniers artistes que tu as découvert?

DJ Pierre J’ai été très absorbé par mon propre monde ces derniers temps car je travaille sur une musique nouvelle. Je m’implique beaucoup avec les nouveaux artistes de mon label. Je veux être accessible et ça prend pas mal de temps. Un des artistes du label s’appelle Raskal. Il est super talentueux, écoutez son remix de mon prochain track avec le duo italien SuperNova. D’autres artistes d’Atlanta, Ralph et Louie s’apprêtent à sortir un track sur le label, les kids vont adorer. Ce sont des mecs super cools qui savent combler le fossé entre la house et l’EDM. Sinon les tracks d’Harvard Bass sont excellentes et je redécouvre le génie de Robert Hood/Floorplan.

DV • Avez-vous le même plaisir quand vous mixez aujourd’hui qu’aux débuts ?

DJ Pierre Aujourd’hui c’est différent. À l’époque c’était un territoire inexploré et on pouvait aller partout où la musique nous portait, c’était très ouvert. De nos jours, il y a des règles et des limites. A l’heure actuelle, tu vois les mêmes DJs sur les mêmes festivals année après année. Avant c’était à propos des compétences techniques, aujourd’hui c’est le marketing qui compte. Avant c’était la musique avant tout, aujourd’hui c’est l’argent qui intéressent les DJ’s et les promoteurs. Alors oui, je prends beaucoup de plaisir quand j’ai un public génial et qu’ils me laissent les emmener en voyage. Ils me suivent partout où je vais et j’ai plus de temps pour me consacrer au mix aujourd’hui.

DV • Quelle est la meilleure soirée à laquelle tu aies été invité ?

DJ Pierre C’est la question la plus difficile pour un dj ou performer qui bosse depuis 30 ans. Rien que cette année j’ai fait pas mal de gigs incroyables. Glastonbury, celui là je m’en rappellerais, le Genosys sur la scène du Bloc9 était hallucinant. Ensuite, le festival Block au Royaume-Uni. Et puis le Weather Festival il y a un mois à Paris, c’était génial, il y avait plein de jeunes qui étaient vraiment à fond dans ce qu’on faisait. J’adore le fait qu’on gagne de nouveaux fans.

Un énorme merci à DJ Pierre pour avoir pris le temps de répondre à nos questions.

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Propos recueillis par Noémie BARBIER et Axel FENAUX

 

Everything began with a little silver box: the legendary TB-303 that unleashed the unrivaled “Acid Tracks” in 1987. Originally conceived to be used as a bass accompaniment for guitarists, the 303 did not yield the expected success and the production had to be stopped after 20 000 units.

In their small studio in Chicago, DJ Pierre and DJ Spank Spank manage to master the devilish machine, distorting basslines and creating a brand-new tone. First played at the Music Box by Ron Hardy, one of House’s founding fathers, “Acid Tracks” revolutionized electronic music all over the world. It didn’t take too long to convince Marshall Jefferson to put it on a record.

After a 23-years break, DJ Pierre and Spank Spank got back together, however with a new draftee, Lothario Lee. Those present during their astonishing live at Weather Festival Summer can attest: Phuture has lost none of its superb. Dure Vie took the opportunity of their venue to the Weather Festival Summer to unsolve some mysteries with the Godfather of Acid.

 

Dure Vie • First, let’s go back a little before you two revolutionized electronic music. How did you two met?

DJ Pierre We both went to Crete Monee High School out in the suburbs of Chicago. Spank knew I was a local DJ and would see me in the hallway and say one day he was going to make some beats and he would love for me to mix them in my sets. I would say “Ok…Whenever you are ready, let’s do it!” He did it and I started playing his beats. Then, he suggested that we actually start making our own tracks. I was only djing then, but always had a musical mind you know, so a musical production was not too difficult. So with Spank’s urging I moved from being a dj to actually producer as well. So our meeting was very important and divine really.

DV • I think the name Phuture speaks for itself, acid sounds were pretty futuristic at the time, but what’s with the spelling “Ph”?

DJ Pierre A friend of ours named Chauncy suggested we spell it differently. He wanted to manage us once he saw the potential.

DV • There are a few stories about how acid got its name, whether it was from the drugs people were taking or because of your “Acid tracks”. How did you come up with a title so accurate it has given its name to this music revolution?

DJ Pierre Well, the people named the track. This acid house movement is organic from the start. We were just vessels but the people took it and made it into a revolution. Ron Hardy, local DJ in Chicago, broke Acid Track; he played it 4 times in one night until everyone there digested it and went crazy off it. People were dancing on their backs, bouncing off walls…And I guess it looked like they were on drugs. So I think the first reaction to the track brought about that title. People were calling it « Ron Hardy’s Acid Track » so we just dropped Ron Hardy and kept “Acid Tracks”. We found out later the drug connection to it and so I wrote “Your Only Friend” a B side to combat that, saying that we are anti-drugs and we think in the end it will be your only friend..

DV •   When did you really become aware that you had created one of the most influential music genre?

DJ Pierre When we saw the impact it made worldwide. It didn’t blow up in Chicago. It influenced a bunch of other important acid house tracks from Armando, Tyree, Adonis… But we didn’t see the revolution until an interviewer from the UK tracked me down in Chicago and said “Man… This is the biggest thing in the UK! In fact, the Queen is banning the music there.” In those days we didn’t have the internet at our finger tips so it was tough to know that Trax records was illegally shipping out record abroad. We were told it was only local sales. But in the end, it worked out for us, for music, for all acid house fans.

DV • What’s your opinion about the evolution of electronic music from the Chicago beginnings until the EDM blast?

DJ Pierre • I think everything has a beginning. Once we try to eliminate that fact, then we face the danger of a watered down version of something that was once great. Evolution is necessary and it’s natural. We were created to CREATE. So it’s only natural for us to take what we are given and make it better. EDM is the result of House music. Early on in the EDM scene, it was interesting to see the different additions or experiments going on. I like to stretch myself to do different things as well, so I saw nothing wrong with that. But as time went on, it was a big letdown because not only was everyone a dj now, the productions were becoming more and more about making the same exact track that hit #1 and made a dj a superstar. So the goal of the music changed. It became more about getting to superstardom than about the music. The Music took a back seat and creativity took a back seat. Again, I don’t mind different, BUT be original, be creative, reference where it all started. House music will always have a place in everything I do… even if it’s something “different” from what we are known for.

DV • What about the evolution of your own music? Is there one particular fact that has changed your way of producing acid?

DJ Pierre • My music changes not with the times but with where I’m at musically. When I created the WildPitch style, everyone was into UK garage. It went against the grain. Acid house, nothing existed like that before Phuture. So always thinking outside the box and doing something different is the goal always. Acid house has always been grimy, raw. The same formula with the first track is the same formula today. People are re-discovering acid house and Phuture. This is why we are able to tour without an EP out. Young 20 something’s are doing their research and learning about the beginnings and they come upon acid house, and the revolution starts again. We will continue in that style. Our tools have evolved as well so we have more flexibility and dimension to what we were doing 25 years ago Stay tuned for the EP.

DV • What would be the best acid track according to you, except from yours obviously?

DJ Pierre That’s a tough one. So many greats that came after acid Tracks. I’m partial to Tyree Cooper’s “Acid Over” because he added an element that no other acid Track had. He had a piano joint in and I thought that was so creative because it softened up the edges a bit to the music.

DV • Which city or country is the most receptive to acid music?

DJ Pierre The UK was the birthplace of the acid house revolution. London in particular had a major hand in its growth. I often tell people it was birthed in Chicago but it grew up in the UK. So we have the most energetic sets in the UK. They feel connected to it as much as we do. Europe on a whole receives what we do well.

DV • Do you think acid changed a lot? Is there the same spirit?

DJ Pierre I’m listening to some newer acid’s and it seems at time people forget what made acid house different from any other track that had the 303 bassline playing. To actually make acid house you have to manipulate the 303, you have to twist the knobs… So I hear tracks now with just the 303 playing and it’s labeled as acid house. It’s a bit disheartening because that’s not exactly true. I want people to get their hands dirty and get in there and feel where the twisting of the knobs takes them. Now the new TB 3 released by Roland a few years ago is touch screen, it’s a bit easier to manipulate. So yes, the spirit is a bit different because we have moved away from the proper definition of what makes “Acid”. Calvin Harris’ “Slow Acid” goes against what acid house wants to do. It wants to wake you up. It wants to challenge you. It wants to shock you. I’m not a Metal fan but it’s like calling Heavy Metal “Light Metal or “Easy Metal”. That would defeat the purpose of Heavy Metal psychologically. This is why we stick to the formula. Acid house is a wakeup call. That’s why kids gravitated to it because it was anti-mainstream. It motivated them to be different and challenge the system. “Rise From Your Grave” is a very popular track we perform in our live sets. It’s speaks to people opening their eyes to the ills of society. Not only is the music driving and gritty it had a social conscience as well, sort of what Rap music started out as.

DV • Digging must have become a second nature to you. What are the latests artists you have come across?

DJ Pierre I’ve been so wrapped up in my own world recently because I’m working on new music. I’m also very involved with the new artists on my label. I make myself accessible to them and that takes a lot of time. One of the artists on the label is Raskal. He’s super talented. Look out for him on the remix of my next track with duo SuperNova from Italy. Ralph & Louie are also local Atlantan artists about to drop a new track on the label. The kids will love them. Super kool dudes who know how to bridge the gap between house music and EDM. Harvard Bass’s tracks are dope. I’m rediscovering Robert Hood/Floorplan., he is a blessed soul.

DV • Do you feel the same pleasure mixing today compared to when you started?

DJ Pierre It’s different now. Back then it was unchartered territory and we could go anywhere the music took you. Today there are rules and boundaries. Back then it was inclusive. Today you see the same djs on the the same festivals year after year. Back then it was about technical ability today it’s about how well you can get a marketing package out there. Back then it was about the music. Today it’s about how much money one can make either as a dj or promoter. So I find joy when I get an amazing crowd and they allow me to take them on a journey. They follow me where ever I go. And I’ve been able to do so more often now.

DV • What is the best party you’ve ever been invited to play to?

DJ Pierre That’s the most difficult question to ask a dj or a performer who’s been doing it for over 30 years. This year alone we’ve done quite a few amazing gigs. Glastonbury, that was one for the books, the Genesys block 9 stage is amazing. Block Festival in the UK was amazing as well. Weather Festival in Paris one month ago was great because so many young people were into what we were doing. I love that we are making new fans.

Huge thanks to DJ Pierre for taking the time to answer our questions.

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Conducted by Noémie BARBIER and Axel FENAUX