INTERVIEW Rencontre avec Saint-James

Maxence Robinet, également connu comme dj sous le nom de Saint-James, fait partie de ces activistes très actifs de la scène électronique parisienne. Nous avons voulu en savoir plus sur ce monsieur qui participe à de multiples projets ambitieux : Chapade, Phonographe Corp et Discomatin le nouvel after parisien 100% Disco, House et Funk !

Dure Vie • Avant tout, une petite question que tout le monde se pose : le nom Saint-James, c’est une référence au Rhum ? 

Maxence • Non, ce n’est même pas une référence. J’ai choisi le nom il y a longtemps et je l’ai gardé tout simplement.

 

DV • Tu laisses transparaître une image de digger chevronné et éclectique. Vrai ou faux ?

Maxence • Beaucoup de gens utilisent le terme digger à tort et à tout va. Les DJs que l’on a pu inviter aux soirées Digger’s Delight que j’organise avec mon ami Souleiman, des mecs comme Waxist, Rahaan, Julien Lebrun ou Pablo Valentino, eux sont de vrais diggers. Ils ont pas mal d’années de pratique derrière eux, leur expérience force le respect. C’est vrai que comme je joue beaucoup de styles différents et des disques assez anciens ou de genres moins connus, l’éclectisme donne une image de « digger chevronné », mais il y a des mecs bien plus chauds dans le game, je préfère qu’on leur réserve cette appellation. Je suis avant tout un passionné comme beaucoup d’autres, c’est le plus important. J’essaie de transmettre cet enthousiasme, le jeu des références obscures ne m’intéresse qu’à moitié, ce n’est pas fondamental pour apprécier la musique.

 

DV • Tu es co-fondateur du projet Chapade, pourrais-tu nous en dire plus sur ce nom de collectif qui squatte pas mal de flyers d’événements organisés à Paris ?

Maxence • C’est un collectif de DJ’s avec Djibou (Jean-Baptiste) fondé en décembre 2013 qui a pu organiser plusieurs soirées en club ou dans des bars sur Paris. Jusqu’ici, on a choisi d’inviter des DJ’s et producteurs qui nous plaisaient et nous inspiraient, outre les étiquettes et styles. On a eu la chance de recevoir Zaltan, Torn Hawk, Svengalisghost, mais aussi des artistes tels que Titonton Duvanté, Exal & Anetha ou récemment Stefan Goldmann avec le collectif Into The Deep. On ne saurait vraiment délimiter nos goûts à une niche précise, ça n’aurait pas eu vraiment de sens pour nous de le faire côté bookings.

Je pense que la musique déborde de nos catégorisations, ça fuit de tous les côtés. On travaille en ce moment à transformer le collectif en un label pour que ça prenne un peu plus forme. On souhaite sortir les productions sur lesquelles nous travaillons avec Gabriel qui a rejoint récemment le crew et surtout mettre en avant des artistes sur lesquels on a envie de miser, des new-comers qui ont le truc et que l’on veut accompagner.

 

DV • Nos confrères de Phonographe Corp t’ont accueilli les bras ouverts. Quand et dans quel contexte cela est-il arrivé ?

Maxence • J’étais encore en prépa à cette époque et j’imagine que ma façon d’exprimer cette passion pour la musique a choisi la forme que j’avais sous la main à ce moment-là, à savoir l’écrit. Grâce à Thibault qui était un ami de longue date et qui était parti faire ses études à Reims où est né Phonographe Corp, j’ai pu rencontrer Souleiman. Il cherchait de nouveaux rédacteurs et je me souviens au début avoir bien précisé que je ne voulais être que rédacteur. Il m’a fait confiance et il m’a accompagné sur la rédaction d’un article aux allures un peu trop philosophique sur Ricardo Villalobos et que je renie un peu maintenant que j’ai un peu plus de distance vis-à-vis de la critique musicale, mais le style semblait quand même avoir plu. J’ai continué à en écrire, quelques piges ailleurs aussi, puis comme une association, ça demande toujours de nouvelles forces, je me suis retrouvé à être coordinateur. Je m’occupe des publications de nos contributeurs. J’ai moins le temps d’écrire, mais j’ai gagné une famille, une éducation musicale et déjà plein de bons souvenirs.

DISCOMATIN le nouvel after parisien Mag Spencer Saint-James Theo Top Jim Irie Dure Vie

DV • Discomatin c’est un after organisé par Mag Spencer et toi-même qui semble assez particulier puisqu’on y passe du disco, de la house et du funk. C’est tout à fait différent de ce que l’on voit dans la plupart des événements matinaux parisiens. Une volonté de se différencier ou une question de goût perso ?

Maxence • Je pense qu’il y a un peu des deux mais dans le désordre. Le 45 Tours a proposé à Guillaume (Mag Spencer) de venir jouer, lui était chaud pour faire un after et m’a proposé qu’on fasse ça ensemble. En y réfléchissant, on a trouvé un nom, on a développé un peu le concept. On en a fait trois là-bas avec Alex de Katapult, Julien Lebrun, Guillaume du Mellotron, Jim Irie et Théo Top. On s’est vite senti limité par le manque d’espace, mais par contre on a passé de bons moments…

 

DV • Cela veut-il dire qu’il est formellement interdit de passer des disques dont le style sort de ces sphères musicales ?

Maxence • Le vrai sous-titre à la base, c’était « eclectic and morning vibes ». C’est clair que tu n’entendras pas de techno mais tu entendras plein d’autres choses que de « la » house, de « la » disco ou « du » funk.

 

DV • Où étiez-vous lorsque l’idée vous est venue d’organiser Discomatin ?

Maxence • Le nom nous est apparu en rêve.

 

DV • Ce samedi 16 mai, vous nous proposez une nouvelle formule pour Discomatin avec notamment un changement de lieu, peux-tu nous expliquer tout ça ?

Maxence • On fait ça au Cube, un nouveau lieu entre Etienne Marcel et les Halles. On ouvre à 7h, on ferme à 15h. C’est 5 balles avec fruits frais et viennoiseries pour les premiers, une belle ribambelle de DJ’s (Mag Spencer, Théo Top de la Mamie’s, Jim Irie « the one and only » et moi-même) et de beaux guests en la personne de Craig Ouar et Dawee. On a surtout tous envie de passer un bon moment avec les gens qui seront là, beaucoup ont l’air motivé par le concept. En parallèle, on a lancé une série d’edits gratuits toutes les semaines que tu peux retrouver sur le Soundcloud de Discomatin ou celui de Phonographe Corp.

 

 

 

 

DV • L’after de samedi aura lieu de 7h à 15h avec donc une performance sportive de 8h, nous proposerais-tu un son pour chaque heure ?

Maxence • Dans le désordre :

Salsoul Strings – We’ve Only Just Begun

Likwid Biskit – Sound Orgy

Glorian Ann Taylor – Love Is A Hurting Thing

Real Thing – Boogie Down (Get Funky Now)

Cultural Vibe – Ma Foom Bey (Rhythm Version)

Dolos – Night So Right (Club Mix)

Mellrose – Don’t Want To Start Again

Blaze – We All Must Live Together (Timmy Regisford 12’’ Mix)

 

DV • À 7h samedi, que seras-tu en train de boire ?

Maxence • Probablement un café ou un jus d’orange. Par contre, reviens une heure plus tard et on en discute autour d’un gin tonic.

Questions posées par Duke de la Dure Vie

Rendez-vous ce samedi dès 7h pour l’after Discomatin !