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Alors que le terme d’after évoque plutôt une ambiance glauque où se mêlent population douteuse et musique noire dans le fin fond des entrailles de nos capitales; Discomatin y apporte une touche fraiche et novatrice. Le jeune collectif parisien s’est réapproprié l’idée de l’after en opérant un changement radical. Au programme : des fleurs, des fruits et de la disco pour une ambiance délurée.

discomatin

 

Leur premier vinyle est fidèle à cette image. Le design fleuri du disque (signé Camille de Cussac) supporte quatre pistes disco issues de morceaux originaux rares, retravaillés par les membres du collectif. Dans l’optique d’un retour aux sources, ils se réapproprient le format de l’edit, popularisé par des artistes comme Larry Levan ou Ron Hardy. Ainsi c’est plus l’idée de remettre à jour des morceaux oubliés, qu’une vraie dynamique créative qui est revendiquée. Le travaille effectué est relativement simple. Il consiste pour l’essentiel à retoucher, remasteriser et modifier le bpm des musiques. Rien n’est ajouté.

 

Le premier track, « big stuff », est le morceau le plus dynamique de ce vinyle. Quatre grosses caisses annoncent dès la quarantième seconde une musique percutante. Une vocale féminine au ton espiègle revient régulièrement, notamment lors du refrain, mais c’est l’accord qui apparait peu après une minute qui donne à ce morceau son côté le plus « catchy ». Son aspect répétitif et cru nous rappelle dans une version plus soft, l’intro de « I Feel Love » de Donna Summer réalisée par Giogio Moroder.

 

Le deuxième morceau, « Sea and Sky Line », évoque le côté plus léger et poétique de la musique disco, avec sa douce nappe cuivrée. Une sensible évolution rythmique vers la fin redonne un peu de volume à ce morceau même s’il conserve son atmosphère lisse et aérée. Cette piste ne semble pas faite pour être jouée à l’apogée d’une soirée, mais elle serait tout à fait dans son élément dans une ambiance telle que celle du Plastic People à Londres lors des anciennes soirées de Floating Points (Cf. You’re A Melody ).

 

 

La deuxième face du vinyle débute sur Périphérique Nord, un morceau exclusivement instrumental, très construit, avec des phases presque minimalistes composées quasi uniquement de légères percussions.

 

Le vinyle se termine sur Jolie Face, un edit profondément déjanté à l’image du collectif Discomatin, qui fait la place belle à une vocale française absurde évoquant de par sa naïveté la voie d’une France Galle ou d’une Brigitte Bardot sur une chanson de Gainsbourg. La French-touch dans son aspect le plus ringard. Un morceau à jouer sans pudeur et sans limite !

 

C’est donc mission réussie pour le collectif.

Des grands festivals locaux aux petits bars d’aficionados, Discomatin est de plus en plus présent sur la scène parisienne. Il ne restait à l’équipe qu’un espace à conquérir : nos bacs à disques !

 

 

Page Facebook : https://www.facebook.com/discomatin/

Soundcloud : https://soundcloud.com/discomatin

 

Chronique réalisée par Sanche

 

Souvenez-vous ! En mai dernier Dure Vie interviewait Saint-James. Un garçon aux multiples projets et membre (très) actif de Discomatin. On ne peut donc que vous conseiller de vous (re)plonger dans cette interview réalisée par Duke ! Pour la lire, c’est par ici que ça se passe : http://durevie.fr/interview-saint-james/